C'est un véritable paradoxe. L'économie donne des signes de reprise mais les recrutements patinent. Des milliers d'offres d'emploi ne sont pas pourvus. Les services de l'Etat se mobilisent.
Un hiatus entre les offres d'emploi et les demandeurs d'emploi
A la Préfecture de Région, c'est le branle-bas de combat.Un Séminaire interne pas moins avec des sous-préfets, des représentants des collectivités, Pôle-Emploi. Le titre est tout trouvé : "Animation territoriale des politiques de l'emploi".
Jean-Marc Falcone, le Préfet de la Région Centre-Val-de-Loire dresse devant les médias, un constat implacable:
"On estime à environ 200.000, les offres d'emploi abandonnées chaque année, faute de candidats, alors qu'au niveau national, on dénombre plus de 3,4 millions de demandeurs d'emploi.
La Région Centre-Val-de-Loire ne fait pas exception à cette situation...43% des entreprises indiquaient anticiper des difficultés pour embaucher en 2018 alors que l'on dénombrait près de 130.000 demandeurs d'emploi de catégorie A en 2017". Fin de citation.
D'où cette mobilisation générale pilotée par les pouvoirs publics pour inverser cette courbe délétère. Les mots d'ordre sont rappelés avec satiété : Renforcer la capacité des entreprises à recruter, utiliser avec pertinence les outils de recrutements, savoir anticiper grâce à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Un véritable branle bas de combat.
Des spécialistes au chevet de l'emploi et des recrutements
Morad Ben Mezian est Responsable Projet Stratégie. Il a été invité par les services de la Préfecture pour poser un diagnostic et esquisser des éléments de réponses.Comment expliquer que tant d'emplois dans l'hôtellerie-restauration, l'aide à la personne ou l'industrie ne trouvent pas preneurs?
" Beaucoup d'entreprises ne font pas de la formation, un critère déterminant de recrutement. Elles se basent plutôt sur l'expérience du candidat ou sur sa capacité d'adaptation.
Les petites entreprises notamment. Elles vont lancer un recrutement au moment où elles ont déjà une hausse d'activité ou à la suite du départ d'un salarié pour faire un recrutement d'urgence.
Cela veut dire qu'elles n'ont pas pris le temps d'identifier précisément les compétences dont elles avaient besoin.
Elles vont espérer tomber sur le mouton à cinq pattes. Autant dire un profil rare qui de fait, exclu du marché du travail, des personnes ayant des compétences techniques mais qui n'ont pas les critères comme l'expérience professionnelle.."
D'où cette recommandation sous forme de conclusion :
"L'idée est plutôt de bien accompagner les entreprises en amont du recrutement.
Les aider à définir précisément leurs besoins de compétences, Mieux les identifier chez des candidats potentiels et non plus à se baser que sur l'expérience ou que sur la capacité d'adaptation trop difficiles à mesurer.." Fin de citation.
Présente à ce Séminaire, Virginie Coppens-Menager, la Directrice régionale de Pôle-Emploi.
Les demandeurs d'emploi a-t-elle conclu, ont des compétences. Les employeurs recherchent des compétences. Il faut mettre en adéquation les compétences recherchées par les entreprises avec les compétences des demandeurs d'emploi.